A partir de quel âge un bébé peut-il voir un ostéopathe ?
En l’absence de contre-indication, l’enfant peut être pris en charge dès ses premières heures de vie. Les gestes ostéopathiques pratiqués dans ce cas sont très doux et adaptés à son âge. C’est pourquoi de plus en plus de maternités collaborent avec des ostéopathes.
Attention cependant : Une consultation d’ostéopathie ne se substitue pas à une consultation pédiatrique. En cas de doute ou d’inquiétude sur l’état de santé de votre enfant, demandez un avis médical.
L’ostéopathie permet d’améliorer les petits désagréments du nourrisson.
Pendant la vie intra-utérine et au moment de l’accouchement, le corps du bébé subit de nombreuses contraintes compressives. Celles-ci peuvent rester inscrites dans les tissus de l’enfant sous forme de tension et donner lieu à des symptômes divers par la suite. Des contractions dès le 6ème mois de grossesse, une extraction instrumentale (forceps, ventouse, spatule), une césarienne ou une présentation par le siège, une circulaire du cordon autour du cou du bébé,… sont autant de signes qui doivent vous inciter à consulter votre ostéopathe pour un bilan.
Notez qu’un accouchement sans problème peut avoir généré des dysfonctions, tout comme un accouchement compliqué peut ne pas en avoir donné.
Pensez à ramener le carnet de Santé de l’enfant pour que votre ostéopathe puisse avoir un compte-rendu complet de l’accouchement et des premiers mois de vie.
– troubles digestifs : coliques, constipation, RGO (reflux gastriques), régurgitations, succion difficile (qui peut se manifester par des bavements, hoquets, coulées de lait en dehors de la bouche de l’enfant durant l’allaitement, ou bien par des crevasses ou douleurs mammaires en cas d’allaitement maternel). Notez que je suis formée à l’accompagnement d’allaitement, au portage et à la détection et l’accompagnement d’éventuels freins buccaux restrictifs.
– troubles ORL ou oculaire: respiration bruyante, otites à répétition, canal lacrymal bouché (œil collé au réveil, larmoiement, rougeur de l’œil), strabisme après 4-6 mois de vie, bronchiolite (en complément du traitement médical et kinésithérapeute si besoin)
– troubles musculo-squelettiques : plagiocéphalie positionnelle (déformation du crâne, tête plate, asymétrie de la face, cheveux usés à l’arrière de la tête d’un seul côté), torticolis congénital (le bébé a la tête toujours tournée du même côté), dysplasie de hanche, pied bot
– troubles neurovégétatifs : pleurs fréquents ou inconsolables sans raison apparente, troubles du sommeil, irritabilité
D’autres comportements plus discrets peuvent également être le signe d’un mal-être : lorsque le bébé se cambre en arrière lorsqu’on le prend dans les bras ou pendant la tétée, lorsqu’il sursaute au moindre bruit et montre de petits tremblements, ou encore lorsqu’il dort beaucoup et reste somnolent pendant les phases d’éveil.
Notons que certains de ces symptômes sont multifactoriels et nécessitent une prise en charge pluridisciplinaire.
En dehors de tout motif spécifique (reflux, colique, aplatissement de tête, torticolis), il peut être intéressant de consulter aux périodes clefs de l’acquisition motrice du bébé :
– Au retour de la maternité, pour un bilan d’accouchement et aide à la mise en place de routines limitant l’apparition de symptôme ;
– Autour de 2-3 mois, qui correspond au maintien de la tête et la fin de la maturation digestive ;
– Autour de 6 à 8 mois, correspondant au début de la position assise et de la diversification ;
– Entre 12 et 18 mois, correspondant au début de la marche.
Le nombre de séances est variable en fonction du motif de consultation et du déroulement de celle-ci.
Par la suite, une séance par an permet de suivre le bon déroulé de la croissance de l’enfant.
Notez qu’il est possible que le bébé s’exprime par des pleurs durant la phase de tests et le traitement dans la mesure où l’ostéopathe pose les mains sur les zones qui manquent de mobilité, et que comme chez un adulte, ces zones peuvent être plus sensibles que le reste du corps. Les gestes prodigués seront cependant doux et indolores, sans jamais immobiliser l’enfant contre son gré. Afin de le rassurer, il est tout à fait possible de le traiter dans les bras de ses parents.
Il existe des moments de la journée plus propices que d’autres pour consulter un ostéopathe pour son nourrisson, notamment 1 ou 2h après avoir mangé et lors des phases d’apaisement.
Voici quelques conseils pour l’apaiser s’il est agité et/ou pour pérenniser l’efficacité de la consultation ostéopathique :
– Eviter de le prendre par-dessous les bras et toujours garder la main en soutien au niveau des fesses.
– S’il tourne mal la tête d’un côté, ou si le crâne s’aplatit, placez la lumière, les jouets et les autres sources d’attention du côté où votre enfant ne tourne pas sa tête spontanément, de préférence au niveau des pieds (les jouets, mobiles ou lumières placées au-dessus de sa tête favorisant la déformation de l’arrière du crâne). Dans la mesure du possible, privilégiez les mouvements actifs en stimulant le regard et l’ouïe.
– La nuit, il est impératif de le laisser sur le dos (diminue les risques de mort subite du nourrisson). Vous pouvez éventuellement placer une cale (2 à 3 cm) sous son matelas au niveau de la tête du côté où il tourne facilement (sous l’action de la gravité, le poids de sa tête lui fera tourner la tête du côté opposé).
– Durant les phases d’éveil et sous surveillance, alternez les positions dos-ventre-côtés (droit-gauche) pour que l’appui de la tête varie.
– Au sein comme au biberon, pensez à alterner le côté (bras droit puis gauche) et veillez à ce que ses mains soient devant lui.
– Quelle que soit votre position pour le nourrir, veillez à ce que ses fesses soient plus basses que sa tête pour éviter les reflux et problèmes digestifs.
– Si le nourrisson est sujet à des coliques, effectuez des massages de ventre dans le sens des aiguilles d’une montre en dehors des heures de crises, et ramenez les membres inférieurs en flexion pour soulager les tensions abdominales lors des phases douloureuses.
– Le trotteur/youpala est à proscrire: il incite à marcher sur la pointe des pieds, et il est la source de nombreux accidents (chutes, etc).
– Eviter le porte-bébé avec l’enfant tourné face au monde, qui accentue la cambrure et induit une rotation du bassin et rétraction des épaules. Privilégiez toutes les positions permettant de le maintenir en dos « semi-arrondi », notamment à l’aide d’une écharpe de portage.
– Au cours des premières années de vie, votre bébé est une véritable éponge émotionnelle. Il est par conséquent capital de vous ménager et de prendre soin de vous, pas seulement pour vous mais pour tous les deux.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter mes articles en rapport: intérêt de la motricité libre, importance du portage, ainsi que ceux relatifs aux bienfaits de l’allaitement et l’aide à sa mise en place.