La motricité libre consiste à laisser l’enfant explorer le plus librement possible son corps et son environnement, sans brûler les étapes d’apprentissage, et sans aide d’un parent pour avancer plus rapidement. Cette activité spontanée, respectueuse d’un rythme propre à chaque enfant, est la clef d’une aisance corporelle qui lui servira tout au long de sa vie.
Ce concept a été développé dans les années 60 grâce à la pédiatre Emmi Pickler, et connait un regain d’intérêt depuis quelques années. Effet de mode, pensez-vous? Je ne suis pas de cet avis. En réalité, ces travaux sont reconnus et acceptés par un grand nombre de professionnels de santé et de la petite enfance: La motricité libre est de plus en plus pratiquée dans les lieux d’accueil des tout-petits, et beaucoup de conseils donnés par les ostéopathes, les kinésithérapeutes et les psychomotriciens, sont directement en lien avec cette pratique. Il me semblait donc pertinent de revenir dessus pour vous en expliquer les enjeux.
Motricité libre et ostéopathie sont étroitement liés. Il est en effet primordial de donner à bébé la possibilité de passer par toutes les étapes d’apprentissage moteur avant de savoir marcher, sans précipiter les choses, et à plus forte raison s’il présente des difficultés de type reflux, colique, torticoli, plagiocéphalie, etc: Plus l’enfant sera libre de ses mouvements lors de ses premières expériences sensitives et motrices, plus il sera en mesure de corriger lui-même ses perturbations. Par exemple, si un bébé vient pour un torticolis mais qu’après la séance il passe la plupart de son temps d’éveil dans un transat ou un cosy, les tensions musculaires vont peu à peu se réinstaller et les séances n’apporteront qu’un soulagement temporaire. Par contre, si de retour à la maison ce bébé peut expérimenter de manière plus confortable le fait de tourner la tête à gauche et à droite, il va naturellement muscler symétriquement ses cervicales, et donc participer activement à l’amélioration de son état.
La motricité libre participe ainsi à la prévention et à la régression de nombreux troubles, et les bénéfices d’une séance d’ostéopathie en seront décuplés. D’ailleurs, un enfant qui est élevé selon ces principes aura sûrement moins besoin de séances (et c’est tant mieux !). Il sera également plus rapidement confortable et à l’aise dans son corps, avec une meilleure conscience de ses capacités ET de ses incapacités.
C’est en découvrant les possibilités de mouvement seul et à son rythme que votre enfant pourra construire des bases solides sur lesquelles s’appuyer tout le reste de sa vie. La motricité libérée, c’est faire en sorte qu’il soit pleinement maître de son corps -et pas un éternel maladroit qui n’est pas foutu de rattraper un ballon quand on le lui lance ou de faire un panier quand il lance quelque chose dans la corbeille à papier (toute ressemblance avec une de vos connaissance est tout à fait fortuite)-.